Coup d’Etat manqué au Bénin: Le gouvernement raconte le film des évènements

Coup d’Etat manqué au Bénin: Le gouvernement raconte le film des évènements

Au Bénin, l’ordre du jour du Conseil extraordinaire des ministres de ce lundi 8 décembre a porté exclusivement sur les événements survenus dans la journée du dimanche 7 décembre 2025.

Il ressort du point détaillé fait par le Chef de l’Etat, que le groupuscule de soldats ayant organisé la mutinerie, avait planifié de démettre de ses Fonctions le Président de la République lui-même, de soumettre les Institutions de la République, et de remettre en cause l’ordre constitutionnel établi.

Pour ce faire, ils ont entrepris, dans un premier temps, de neutraliser ou de kidnapper certains officiers généraux et supérieurs de l’Armée à raison des responsabilités qu’ils occupent au sein des Forces Armées béninoises ou de l’appareil d’Etat.

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C’est ainsi qu’ils se sont rendus d’abord vers 2h du matin au domicile du Directeur du cabinet militaire du Président de la République, le général Bertin BADA, qui a réussi à leur échapper et dont ils ont mortellement blessé l’épouse.

Informé, le commandement militaire avait requis l’appui de la base militaire de Togbin pour apporter du soutien au général BADA. Le peu de diligence de cette base a conduit à demander au commandant de celle-ci, le colonel Faïzou GOMINA dont elle relève, de s’y rendre instamment. Une fois sur les lieux, celui-ci sera violenté et fait otage. C’est alors qu’il a été su que la mutinerie y a pris corps.

Entre temps, cap a été mis sur le domicile du général Abou ISSA, chef d’étatmajor de l’Armée de Terre, qui a opposé une farouche résistance aux mutins avant qu’il n’ait été kidnappé un peu plus tard par une équipe supposément venue en renfort.

C’est à partir de ce moment que la confirmation est faite que la mutinerie venait bien de la base de Togbin.

Très vite, les renseignements militaires ont permis de savoir que les mutins sont partis de ladite base avec des armes et des engins blindés.

Dans leur progression, autour de 5h du matin, ils se sont portés vers la résidence du Chef de l’Etat où la Garde républicaine alertée et sous les ordres de sa hiérarchie, les attendait fermement. Un rude combat s’en est suivi tant les mutins tenaient à contrôler la situation afin de se saisir de la personne du Président de la République. Celui-ci, aux côtés des éléments de la Garde Républicaine, a vécu les violents affrontements en direct avec des victimes des deux côtés, jusqu’à ce que les assaillants, débordés par la farouche résistance des soldats loyaux, battent en retraite.

Mais, tenant à exécuter la suite de leur plan, les mutins se sont dirigés vers la Télévision nationale qu’ils ont contrôlée pendant un bout de temps, y faisant une déclaration, avant d’en être délogés par l’Armée loyale. Pris de panique, ils ont donc décampé, abandonnant sur place certains de leurs éléments qui ont été aussitôt arrêtés.

Pour autant, les soldats mutins n’avaient pas résolu de jeter les armes. Loin s’en faut puisque quelques instants après, ils ont essayé d’ouvrir d’autres fronts, notamment à la base militaire de Togbin où ils disposaient encore de blindés. Rapidement, l’Armée républicaine renforcée par les casernes voisines a encerclé la base, rendant tout mouvement des mutins impossible, et se tenait prête à donner l’assaut final.

Mais celle-ci étant au cceur d’une zone d’habitation, le Chef suprême des Armées et le commandement militaire ne voulaient pas que s’y déroulent des affrontements à l’arme lourde au risque de faire de nombreuses victimes collatérales dans le rang des populations. Il a été alors décidé des frappes aériennes ciblées, chirurgicales, sans exposer les quartiers environnants de Togbin et Fidjrossè, de même que des victimes innocentes du côté des militaires.

A partir de cet instant, la coopération sous-régionale s’est mise en branle, sous l’égide de la CEDEAO et à la demande de notre pays. Le Nigeria nous est dès lors venu en assistance en menant des frappes en fin de journée, par son aviation militaire qui a immobilisé certains des engins blindés.

Cette opération s’est déroulée avec succès, sans pertes en vies humaines. Les derniers assaillants, ayant vu les manoeuvres préparatoires, ont pris la clé des champs.

Le contrôle de la base a alors été repris et, y est actuellement logée, une force en attente de la CEDEAO composée de soldats nigérians arrivés dans la nuit de dimanche à lundi pour soutenir les efforts de l’Armée républicaine.

De même, toujours dans le cadre de cette coopération sous-régionale, une force spéciale est venue de Côte d’Ivoire en cette même fin de journée du dimanche pour se positionner à Cotonou en vue d’autres actions si besoin en était.

Enfin, il est à signaler que le général Abou ISSA et le colonel Faïzou GOMINA retenus en otage, ont pu être libérés au petit matin de ce lundi 8 décembre, grâce à la diligence des renseignements et au dispositif mis en place dans la ville de Tchaourou où ils avaient déjà été conduits par les mutins en fuite, lesquels menaçaient d’attenter à leurs vies.

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