Etats-Unis : l’administration Trump interdit de séjour Thierry Breton et plusieurs responsables européens

Etats-Unis : l’administration Trump interdit de séjour Thierry Breton et plusieurs responsables européens

Une décision aux lourdes répercussions diplomatiques. L’administration du président américain Donald Trump a décidé d’interdire de séjour aux États-Unis l’ancien commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton, ainsi qu’à quatre autres personnalités européennes, en raison de leur engagement en faveur d’une régulation renforcée des plateformes numériques. Une mesure jugée brutale et politique, qui suscite une vive incompréhension, voire une indignation ouverte, du côté européen.

Selon les autorités américaines, les responsables visés auraient joué un rôle central dans l’élaboration et la mise en œuvre de cadres réglementaires européens considérés comme hostiles aux intérêts des grandes entreprises technologiques américaines. En ligne de mire : les législations européennes sur les services numériques et les marchés numériques, perçues à Washington comme des instruments de contrainte excessive, susceptibles de freiner l’innovation et de pénaliser les géants du numérique basés aux États-Unis.

Thierry Breton, figure emblématique de cette régulation, a été l’un des principaux artisans de la volonté européenne d’encadrer plus strictement les plateformes numériques, notamment en matière de concurrence, de modération des contenus, de protection des données et de souveraineté technologique. Pour l’administration Trump, cette approche serait assimilable à une stratégie protectionniste visant directement les entreprises américaines.

La décision américaine passe toutefois très mal en Europe. Plusieurs responsables politiques et institutionnels dénoncent une ingérence inacceptable et une atteinte à la liberté d’action des autorités européennes dans la définition de leurs politiques publiques. Pour eux, la régulation du numérique relève de la souveraineté des États et de l’Union européenne, et ne saurait justifier des sanctions personnelles à caractère diplomatique.

Au-delà des personnes visées, cette interdiction de séjour est perçue comme un signal politique fort, révélateur d’un durcissement de la position américaine face à l’Union européenne sur les questions numériques. Elle ravive les tensions transatlantiques autour de la gouvernance d’Internet, de la domination des grandes plateformes et du partage des normes dans l’économie numérique mondiale.

Dans plusieurs capitales européennes, la mesure est interprétée comme une tentative de dissuasion, destinée à freiner les ambitions réglementaires de l’Union. Mais loin d’apaiser le débat, elle pourrait au contraire renforcer la détermination européenne à défendre son modèle de régulation, fondé sur la protection des citoyens, la concurrence loyale et la responsabilité des acteurs numériques.

Cette affaire illustre une fracture grandissante entre les États-Unis et l’Europe sur la manière d’encadrer le pouvoir des plateformes technologiques. Alors que Bruxelles revendique un rôle de pionnier dans la régulation du numérique, Washington, sous l’administration Trump, semble privilégier une défense sans concession de ses champions industriels. Une divergence stratégique qui pourrait durablement redessiner les relations transatlantiques à l’ère du numérique.

portailinfo

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *