CRIET : Le député Sounon Boké placé sous mandat de dépôt
Le député Soumaïla Sounon Boké, élu de la 2e circonscription et cadre du parti Les Démocrates, a été placé sous mandat de dépôt ce mardi 23 décembre 2025, après son audition par le procureur spécial de la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (Criet).
Présenté devant le parquet spécial, l’élu a vu sa mise en détention confirmée par la juridiction spéciale, quelques jours seulement après son arrestation et sa garde à vue par la police judiciaire. Cette décision fait suite aux accusations portées contre lui, qui dépassent le cadre d’un simple interrogatoire judiciaire.
Selon les informations recueillies auprès de son conseil, Me Aboubacar Baparapé, le député est poursuivi pour deux chefs d’infraction : Harcèlement par le biais de communication électronique et Incitation à la rébellion.
Ces accusations, liées au contexte national né de la tentative de coup d’État du 7 décembre dernier, surviennent alors que l’affaire continue de faire l’objet d’une enquête approfondie par les autorités judiciaires et sécuritaires.
Mandat de dépôt et suite du procès
Le mandat de dépôt intervient après que les juges de la Criet ont jugé que l’interrogatoire du député n’avait pas apporté suffisamment d’éléments pour une remise en liberté provisoire. La mesure de détention est donc maintenue en attendant la tenue du procès.
L’avocat du député a indiqué que le procès est officiellement programmé pour le mardi 30 décembre 2025. Ce jour-là, Soumaïla Sounon Boké comparaîtra devant la chambre de jugement de la CRIET où il aura l’opportunité de répondre aux charges retenues contre lui.
Contrairement à une procédure ordinaire, la Criet n’a pas eu besoin de lever l’immunité parlementaire de l’accusé pour procéder à son arrestation et à sa mise en mandat de dépôt, le parquet invoquant une procédure de flagrant délit.
Contexte et réactions
L’arrestation du député Sounon Boké avait déjà suscité des réactions politiques, notamment au sein de l’Assemblée nationale où des députés ont interpellé le gouvernement sur les motifs de son interpellation malgré l’immunité parlementaire. Certains parlementaires ont souligné les dispositions constitutionnelles et règlementaires encadrant cette immunité, demandant des éclaircissements sur les circonstances exactes de cette procédure judiciaire.
Alors que la population béninoise suit de près les développements liés à cette affaire, les observateurs rappellent que la Criet est régulièrement saisie de dossiers sensibles impliquant des personnalités publiques ou des faits qualifiés d’infractions économiques ou de menaces à la sécurité de l’État.
Ce dossier judiciaire s’annonce hautement scruté, tant pour son volet légal que pour ses implications politiques, à quelques semaines de l’échéance électorale du 11 janvier 2026.

