Exercice du pouvoir/ Patrice Talon : « J’ai vieilli beaucoup plus vite que je ne devrais l’être. »
« J’ai vieilli beaucoup plus vite que je ne devrais l’être. », a déclaré le Chef de l’Etat béninois lors de ses échanges avec les médias ce jeudi 19 décembre, sur le sujet brûlant du coup d’Etat avorté. La formule, lancée sur un ton à la fois léger et lucide par Patrice Talon, a fait sourire, mais elle en dit long sur la réalité de l’exercice du pouvoir. Derrière l’humour, le président de la République évoque le poids quotidien des responsabilités et l’intensité de l’action publique dans un pays aux besoins immenses.
Gouverner, selon lui, c’est vivre dans une urgence permanente. Chaque déplacement sur le terrain rappelle l’attente pressante des populations : de l’eau potable, des routes praticables, des écoles, des centres de santé, des marchés. Autant de demandes légitimes qui s’accumulent, souvent plus vite que le temps nécessaire pour y répondre durablement. En cinq ans, confie-t-il, il a eu le sentiment de vivre vingt années, tant la charge est lourde et la pression constante.
Cette confidence, livrée avec une pointe d’autodérision, détend l’atmosphère tout en éclairant les coulisses du pouvoir. Elle rappelle que derrière les décisions, les chiffres et les réformes, il y a aussi un homme confronté à la complexité du réel. Une façon simple et humaine d’expliquer que transformer un pays demande du temps, de l’endurance et parfois… quelques rides en plus.
