Bénin : le parti Les Démocrates exige la libération immédiate de son député Soumaïla Sounon Boké
Au Bénin, le parti de l’opposition Les Démocrates est monté au créneau après l’arrestation de l’un de ses députés. Dans un communiqué rendu public ce mardi 16 décembre 2025, la formation politique dirigée par l’ancien président Boni Yayi condamne « avec la plus grande fermeté » l’interpellation de l’honorable Soumaïla Sounon Boké et réclame sa libération immédiate.
Selon le communiqué, le député de la deuxième circonscription électorale a été interpellé à Cotonou alors que l’Assemblée nationale est en pleine session. Une situation que le parti juge particulièrement grave, d’autant plus que l’arrestation serait intervenue le même jour qu’une cérémonie officielle d’investiture des candidats du parti aux prochaines élections législatives.
Pour Les Démocrates, cette interpellation revêt un caractère « arbitraire » et politique. Le parti, unique force de l’opposition représentée au Parlement au cours de la 9ᵉ législature, estime que les conditions dans lesquelles le député a été interpellé constituent une violation manifeste des règles en vigueur. « L’interpellation menée sans respect de la procédure prévue pour un parlementaire en exercice constitue une violation manifeste de l’immunité parlementaire et une entrave grave à la liberté d’action politique », souligne le communiqué.
La formation politique rappelle que l’immunité parlementaire est un principe constitutionnel destiné à protéger les élus dans l’exercice de leur mandat et à garantir le bon fonctionnement de l’institution parlementaire. En procédant à l’arrestation d’un député en fonction, sans autorisation préalable de l’Assemblée nationale, les autorités compétentes auraient, selon le parti, outrepassé leurs prérogatives.
Dans la foulée, Les Démocrates exigent la libération « immédiate et sans condition » de l’honorable Soumaïla Sounon Boké. Le parti interpelle également le gouvernement et l’ensemble des institutions républicaines sur leur responsabilité dans la protection des droits des élus et le respect des principes démocratiques. Il appelle à la préservation de l’État de droit et au respect des libertés fondamentales, notamment en période électorale.
Soumaïla Sounon Boké occupe une place stratégique au sein du dispositif électoral du parti. Pour les législatives prévues en janvier 2026, il est positionné en tête de liste dans la deuxième circonscription électorale, qui couvre les communes de Gogounou, Banikoara et Ségbana. Son arrestation intervient donc dans un contexte politique sensible, à quelques semaines d’un scrutin majeur.
Cette interpellation s’inscrit par ailleurs dans un climat politique tendu, marqué par la tentative de coup d’État contre le président Patrice Talon survenue le 7 décembre 2025. Depuis cet événement, plusieurs figures politiques ont été interpellées dans le cadre des enquêtes ouvertes par les autorités judiciaires. Parmi elles, Chabi Yayi, chargé des relations extérieures du parti Les Démocrates et fils de l’ancien président Boni Yayi, ainsi que Candide Azannaï, président du parti Restaurer l’Espoir.
Auditionné par la brigade criminelle, Chabi Yayi a été relâché et placé sous contrôle judiciaire, selon des sources judiciaires. En revanche, Candide Azannaï serait toujours gardé à vue. Dans ce contexte, l’arrestation du député Soumaïla Sounon Boké suscite de vives réactions au sein de l’opposition, qui y voit une nouvelle illustration des tensions politiques persistantes dans le pays.
Pour Les Démocrates, le respect des règles démocratiques et des garanties constitutionnelles demeure une exigence non négociable, particulièrement à l’approche des échéances électorales de 2026.

