Un putsch déjoué au Bénin: Le rôle discret mais réel de la France

Un putsch déjoué au Bénin: Le rôle discret mais réel de la France

Dimanche 7 décembre 2025, une tentative de coup d’État secoue le Bénin. Un groupe de militaires – se disant membres du « Comité militaire pour la refondation » – s’empare de la télévision nationale et annonce la destitution du président Patrice Talon, la dissolution du gouvernement, et le remplacement du chef de l’État par un certain Pascal Tigri.

Peu après, l’armée fidèle au pouvoir réagit. Selon le ministre de l’Intérieur, les forces loyalistes parviennent à maîtriser la situation et à « mettre en échec » le putsch. L’ordre constitutionnel est rétabli et l’état de siège évité.

Mais ce n’est pas tout : selon un porte-parole du président français, la France a fourni un soutien déterminant — non pas sur le terrain en tant que force d’intervention, mais en matière de renseignement, de surveillance, d’observation et de logistique — pour aider le Bénin à repousser la tentative de coup.

Pourquoi Paris est intervenu (ou aidé) ?

La France affirme avoir répondu à la demande des autorités béninoises. L’assistance apportée concerne la « surveillance, l’observation et un soutien logistique » aux forces armées béninoises.

En parallèle, le président français Emmanuel Macron a mené un « effort de coordination » en contact avec les chefs d’État de la région — notamment le président du ECOWAS (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) — pour organiser une réponse concertée à la crise.

De fait, cette intervention française s’inscrit dans un contexte régional tendu, où plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest connaissent des coups d’État ou des tentatives similaires ces dernières années. Pour Paris, un succès du putsch au Bénin aurait représenté un coup dur pour l’influence diplomatique dans la région.

Réactions officielles et diplomatiques

Le ministère français des Affaires étrangères a réagi dès dimanche en condamnant la tentative de putsch, en exprimant son soutien à l’ordre constitutionnel et en appelant ses ressortissants au Bénin à la prudence.

Depuis Paris, Emmanuel Macron s’est entretenu avec Patrice Talon, mais aussi avec les dirigeants de pays régionaux — un signal fort d’engagement diplomatique et de solidarité régionale pour défendre la stabilité.

Les alliés de la région, via l’ECOWAS, ont aussi rapidement réagi, en déployant des troupes de standby pour soutenir les forces béninoises et préserver l’ordre constitutionnel.

Ce que cela signifie pour le Bénin, la région et la France

Pour le Bénin, ce coup d’État avorté montre que malgré des tensions, les institutions et l’armée loyaliste restent capables de protéger la stabilité. Le soutien extérieur — diplomatique et logistique — a joué un rôle non négligeable.

Pour la région ouest-africaine, l’intervention coordonnée via l’ECOWAS, avec la contribution discrète de la France, illustre un retour à une forme de solidarité collective face aux menaces de putschs.

Pour la France, c’est l’occasion de réaffirmer une influence — moins directe que par le passé, mais toujours présente — en Afrique de l’Ouest : soutien diplomatique, renseignement, coordination régionale, tout en évitant une intervention militaire frontale.

Enjeux et questions soulevées

Quel rôle exact la France a-t-elle joué ? — Si l’aide logistique et de renseignement est reconnue, les détails restent flous. Quel type d’information a été partagé ? Par quels canaux ?

Quel précédent pour l’intervention extérieure ? — Même si cette fois l’aide était « non intrusive », cela pose la question de la légitimité d’ingérences étrangères dans les affaires internes d’un État souverain — une préoccupation pour certains observateurs africains.

Pour l’avenir du Bénin – Le coup d’État manqué risque de laisser des traces : interrogations sur la loyauté de certains éléments des forces armées, possibles purges, état d’alerte, etc.

Impact sur les relations France-Afrique – Dans un contexte de recul de l’influence militaire française en Afrique, cette opération montre que Paris cherche encore à peser via le renseignement et la diplomatie. Ce positionnement pourrait redessiner les rapports de force régionaux.

portailinfo

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *