Coup d’État en Guinée-Bissau : Dialogue entamé entre la junte et la Cédéao

Coup d’État en Guinée-Bissau : Dialogue entamé entre la junte et la Cédéao

Six jours après le coup d’État militaire en Guinée-Bissau, la capitale a accueilli une mission de médiation de la Cédéao, dans l’espoir d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel et à la tenue de l’élection présidentielle interrompue.

La capitale bissau-guinéenne a été le théâtre, hier, d’une rencontre cruciale entre le Haut Commandement militaire au pouvoir et une délégation de haut niveau de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). Cette mission de médiation intervient six jours après l’annonce de la prise de pouvoir par les militaires et vise à jeter les bases d’un dialogue en vue du rétablissement de l’ordre constitutionnel.

La réunion, tenue à huis clos dans le bâtiment principal jouxtant le palais présidentiel, a réuni les membres du Haut Commandement militaire, conduits par le président de transition, le général Horta N’Tam, et les représentants de la Cédéao, dont le président de la Sierra Leone et président en exercice de l’organisation, Julius Maada Bio, le Représentant spécial des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest, Leonardo Simão, ainsi que le président de la Commission de la Cédéao, Omar Aliou Touré. Les journalistes présents ont été priés de quitter les lieux jusqu’à la fin des échanges.

L’absence des représentants du Sénégal, du Togo et surtout du Cap-Vert a été remarquée. José Maria Neves, président capverdien, a expliqué avoir décidé de se retirer en raison des « relations historiques qui unissent les deux pays » et pour assurer la cohérence et l’efficacité de la médiation. Cette décision a été perçue avec une certaine déception à Bissau, où le Cap-Vert est considéré comme un pays frère.

À l’issue de cette rencontre, un point de presse commun a été tenu, au cours duquel les deux parties ont qualifié les discussions de « fructueuses ». Le ministre des Affaires étrangères de Sierra Leone, Alhaji Timothy Musa Kabba, représentant la Cédéao, a réitéré la condamnation du coup d’État et l’appel au rétablissement de l’ordre constitutionnel ainsi qu’à la reprise du processus électoral interrompu.

De leur côté, les militaires ont justifié leur action comme une mesure pour « préserver l’ordre et la sécurité ». João Bernardo Vieira, nommé à la tête du gouvernement de transition, a affirmé que des discussions étaient en cours pour garantir « le plus rapidement possible » le retour à l’ordre constitutionnel, dans un délai d’un an soumis à la conférence des chefs d’État de la Cédéao prévue le 14 décembre prochain.

Sur la question de la publication des résultats de l’élection présidentielle, le gouvernement de transition renvoie aux échanges entre la Commission électorale et la délégation de la Cédéao, dont aucun détail n’a encore été communiqué. Les autorités militaires se sont également engagées à résoudre la libération des personnalités politiques incarcérées, un point crucial pour l’apaisement de la situation politique dans le pays.

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