Hong Kong : le bilan de l’incendie grimpe à 128 morts
Deux jours après l’incendie dévastateur qui a ravagé un vaste complexe résidentiel de Hong Kong, le bilan humain ne cesse de s’alourdir. Les autorités ont annoncé, vendredi 28 novembre au matin, que 128 personnes ont perdu la vie, faisant de ce sinistre le plus meurtrier qu’ait connu la ville depuis plusieurs décennies. Les secouristes, qui ont pu inspecter la quasi-totalité des appartements touchés, ont retrouvé de nouveaux corps ainsi que quelques survivants encore piégés dans les décombres.
Selon les pompiers, les systèmes d’alarme incendie des huit bâtiments concernés n’ont pas fonctionné “correctement”, un dysfonctionnement majeur qui pourrait expliquer en partie l’ampleur de la tragédie.
Les secouristes découvrent de nouvelles victimes
Les opérations de lutte contre le feu ont été officiellement déclarées terminées à 10h18 (2h18 TU), après plus de quarante-huit heures de mobilisation ininterrompue. La police a travaillé toute la nuit pour évacuer des survivants, mais aussi une grande partie des corps calcinés, transportés dans des sacs noirs. L’inspection a permis de découvrir une quarantaine de victimes supplémentaires, portant le bilan à 128 morts.
Selon Chris Tang, chef de la sécurité, 89 victimes n’ont pas encore été identifiées, et 79 personnes ont été blessées, dont plusieurs pompiers. De nombreuses personnes restent également portées disparues, faisant craindre un bilan encore plus lourd.
Des familles dans l’attente et la douleur
Dans les centres d’accueil et les écoles avoisinantes, les survivants ont été invités à tenter de reconnaître leurs proches à partir de photographies des corps, classées selon les étages où ils ont été retrouvés.
L’incendie ayant éclaté en début d’après-midi en pleine semaine, de nombreuses victimes sont des personnes âgées, des bébés ou encore des aides à domicile étrangères, principalement venues des Philippines ou d’Indonésie.
Plusieurs habitants du complexe, un ensemble de près de 2 000 logements construit en 1983 à Tai Po, affirment n’avoir entendu aucun signal d’alarme, se retrouvant contraints de frapper aux portes pour alerter leurs voisins.
Des systèmes d’alarme défaillants
Face aux témoignages insistants, les autorités ont dépêché une équipe technique pour évaluer les dispositifs de sécurité.
Le chef des pompiers, Andy Yeung, a confirmé les soupçons :
« Les systèmes d’alarme dans les huit bâtiments ne fonctionnaient pas correctement ».
Cette défaillance grave pourrait devenir un élément central de l’enquête en cours.
Une enquête qui avance : les échafaudages en bambou pointés du doigt
Les premières constatations convergent vers un élément récurrent dans les chantiers hongkongais : les échafaudages en bambou, largement utilisés dans la région. Selon Chris Tang, l’incendie aurait débuté au niveau des filets de protection extérieurs, avant de se propager rapidement le long des panneaux isolants en mousse hautement inflammable.
« L’incendie est parti des premiers niveaux et s’est propagé vers le haut à cause des filets et des panneaux en mousse », a-t-il précisé.
Cette hypothèse relance le débat sur la modernisation des techniques de construction à Hong Kong.
Le numéro deux du gouvernement, Eric Chan, a déclaré qu’il était désormais « impératif d’accélérer la transition vers les échafaudages métalliques », jugés beaucoup plus sûrs.
Une solidarité remarquable
Autour du site sinistré, les élans de solidarité se multiplient. Des restaurants distribuent des repas gratuits, un hôtel a mis 160 chambres à disposition des familles évacuées, et des dons de vêtements et de vivres affluent de toute la ville.
Alors que Hong Kong tente de faire face à un drame sans précédent, les autorités promettent une enquête approfondie et des inspections systématiques sur tous les grands chantiers de rénovation.
La ville, déjà marquée par une densité urbaine extrême et un vieillissement du parc immobilier, devra désormais répondre à des questions cruciales sur la sécurité de ses infrastructures.

