Donald Trump exclut l’Afrique du Sud du sommet du G20 à Miami en 2026
Le président américain Donald Trump a annoncé, mercredi 26 novembre, que l’Afrique du Sud ne serait pas invitée au sommet du G20 que les États-Unis accueilleront à Miami en 2026. Cette décision, communiquée via un message virulent publié sur son réseau Truth Social, marque une nouvelle escalade dans les tensions diplomatiques entre Washington et Pretoria.
Dans son message, Donald Trump affirme que « l’Afrique du Sud a montré au monde qu’elle n’était pas un pays digne d’être membre de quoi que ce soit », reprenant son accusation récurrente d’une prétendue persécution meurtrière de fermiers blancs en Afrique du Sud. Une rhétorique régulièrement dénoncée par Pretoria comme relevant de la désinformation et de l’instrumentalisation politique.
Une rupture inédite dans l’histoire du G20
L’exclusion d’un pays du G20 est un acte exceptionnel. Depuis la création du forum en 1999, aucun membre permanent n’avait encore été écarté d’un sommet, même en période de fortes tensions diplomatiques. En décidant unilatéralement de ne pas inviter l’Afrique du Sud, les États-Unis créent un précédent qui pourrait fragiliser la nature consensuelle du groupe.
Le gouvernement sud-africain n’a pas encore réagi officiellement, mais plusieurs sources diplomatiques à Pretoria évoquent une mesure « hostile », susceptible de « dégrader encore davantage les relations bilatérales ». L’Afrique du Sud, seule économie africaine du G20, entretient par ailleurs des rapports renforcés avec les BRICS, un élément qui pourrait également peser dans cette décision américaine.
Une décision à forte portée politique
Depuis son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump entretient une relation froide et tendue avec Pretoria. Ses accusations sur les attaques contre les fermiers blancs – un phénomène bien documenté mais régulièrement exagéré par les milieux d’extrême droite américains – servent de socle à son offensive politique contre le gouvernement sud-africain, accusé par lui d’« incompétence » et de « racisme antimajoritaire ».
En s’en prenant aujourd’hui au statut international de l’Afrique du Sud, Trump franchit un cap. L’exclusion d’un pays du G20 revient à lui retirer symboliquement une place à la table des grandes économies mondiales, au moment où Pretoria cherche au contraire à accroître son influence diplomatique, notamment au sein des BRICS élargis.
Une communauté internationale qui risque de réagir
Selon plusieurs observateurs, cette décision pourrait provoquer une réaction en chaîne. D’autres membres du G20, notamment européens et asiatiques, pourraient contester une exclusion décidée de façon unilatérale par le pays hôte.
Le sommet de 2026 devait être l’occasion pour le G20 de se repositionner dans un environnement géopolitique fracturé. La décision américaine pourrait, à l’inverse, nourrir les divisions et renforcer le camp des pays non alignés.
Vers une confrontation diplomatique ouverte ?
Si l’Afrique du Sud dénonce publiquement cette décision — ce qui semble probable – elle pourrait chercher un appui auprès des membres des BRICS+ et d’autres pays du Sud global. L’annulation de son invitation au G20 pourrait ensuite devenir un nouvel élément dans la construction d’un discours critique à l’égard de Washington.
A un an du sommet de Miami, la crise est donc ouverte. Et la sortie très offensive de Donald Trump laisse présager une année diplomatique chargée, dans laquelle l’Afrique du Sud pourrait devenir l’un des terrains symboliques d’un affrontement géopolitique plus large.
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