Côte d’Ivoire : Les raisons de l’arrestation de Damana Pickass, bras droit de Gbagbo

Côte d’Ivoire : Les raisons de l’arrestation de Damana Pickass, bras droit de Gbagbo

En Côte d’Ivoire, le Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), fondé par Laurent Gbagbo, a vivement réagi à l’arrestation, mardi 4 novembre, de Damana Adia Pickass, l’un de ses plus hauts responsables. Le parti dénonce une manœuvre politique visant à museler l’opposition, tandis que le gouvernement assure que la justice agit « en toute indépendance ».

Damana Adia Pickass, deuxième vice-président du Conseil stratégique et politique du PPA-CI et coordonnateur général du Front Commun (coalition PPA-CI–PDCI), a été interpellé après la diffusion de vidéos dans lesquelles il appelait à des marches quotidiennes pour contester l’invalidation des candidatures de son camp. Ces appels ont été jugés illégaux par les autorités, qui ont interdit tout rassemblement public jusqu’à la mi-décembre, invoquant des risques de troubles à l’ordre public.

Le procureur de la République, Oumar Braman Koné, estime que ces déclarations constituent des « appels à l’insurrection et au renversement des institutions ». Il rappelle également que l’intéressé avait déjà été condamné en début d’année à dix ans de prison pour atteinte à la défense nationale et complot contre l’autorité de l’État dans l’affaire de l’attaque du camp militaire d’Abobo en 2021 — même si aucun mandat de dépôt n’avait alors été émis.

Pour le PPA-CI, cette nouvelle arrestation s’inscrit dans une logique d’intimidation politique. Dans un communiqué, Jean-Gervais Tcheïdé, secrétaire général du parti, dénonce un « acharnement judiciaire » :

« Il ne se passe pas un jour sans que des cadres du PPA-CI ne soient poursuivis ou interpellés. Nous dénonçons cette instrumentalisation de la justice pour faire taire l’opposition. »

Face à ces accusations, le porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly, défend la neutralité de la justice ivoirienne :

« Ce sont des justiciables face à la justice et non des acteurs politiques. Le principe de séparation des pouvoirs est pleinement respecté. »

Alors que les tensions politiques s’intensifient, cette arrestation relance le débat sur la liberté d’expression et le pluralisme démocratique en Côte d’Ivoire, dans un contexte où l’opposition estime être systématiquement ciblée par les autorités judiciaires.

portailinfo

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