Affaire convocation de Boni Yayi : A la Police judiciaire, Me Dako évoque un vice de procédure

Ce mercredi 22 octobre 2025, les avocats du président Thomas Boni Yayi et de Me Renaud Agbodjo, candidat du parti Les Démocrates à la présidentielle de 2026, se sont présentés à la Direction de la Police Judiciaire (DPJ) à Cotonou. Objectif : répondre aux convocations adressées à leurs clients la veille. Mais la rencontre a tourné court, faute de précisions sur l’objet de la procédure et en raison de ce que les conseils estiment être un vice de procédure.
« Les intéressés eux-mêmes devraient être présents »
À la sortie de la DPJ, Me Francis Dako, avocat de Me Renaud Agbodjo, a fait le point à la presse.
« Nous sommes venus représenter nos clients. Je suis là pour le compte de Maître Renaud Agbodjo et Maître Alao représente le président Boni Yayi. Nous sommes à la police judiciaire pour répondre aux convocations qui leur ont été adressées », a-t-il déclaré.
Mais, selon lui, les officiers de la police judiciaire ont rappelé que la démarche n’était pas recevable sans la présence physique des personnes concernées.
« Ils nous ont indiqué que nous sommes en matière pénale et que les intéressés eux-mêmes devraient être présents », a précisé Me Dako, visiblement contrarié par cette exigence.
L’avocat a toutefois tenu à rappeler que des règles procédurales spécifiques s’appliquent lorsqu’un avocat fait l’objet d’une plainte. « J’ai fait observer que, concernant Maître Renaud Agbodjo, il est avocat et qu’en matière de poursuite contre un avocat, la procédure doit passer par le parquet général, qui saisit ensuite le bâtonnier pour avis avant toute enquête de la police judiciaire », a-t-il expliqué.
Un manque de précision sur l’objet de la plainte
Interrogé par les journalistes sur le motif de la convocation, Me Dako a affirmé n’avoir reçu aucune information précise de la part de la police judiciaire. « Non, malheureusement, ils n’ont pas voulu s’ouvrir sur l’objet de la plainte », a-t-il confié à BIP Radio, un média de la place.
Selon lui, les enquêteurs ont simplement indiqué que tous les convoqués dont Boni Yayi et Me Agbodjo doivent comparaître personnellement. « Ils insistent pour qu’ils viennent eux-mêmes, pas en représentation, puisqu’on est en matière pénale », a-t-il insisté.
Une suite incertaine
Pour la suite, Me Francis Dako a assuré qu’il rendrait compte à ses clients et qu’il espérait que les autorités judiciaires respecteraient les règles de droit en vigueur, notamment celles encadrant la poursuite d’un avocat.
« C’est une exigence incontournable », a-t-il martelé, soulignant la nécessité que la procédure respecte les principes fondamentaux de la justice.
En attendant, ni le président Boni Yayi, ni Me Renaud Agbodjo ne se sont encore présentés à la Direction de la Police Judiciaire. Le mystère demeure quant aux raisons exactes de leur convocation, qui intervient dans un climat politique déjà tendu, à quelques mois de la présidentielle de 2026.