Décentralisation au Bénin : de nouveaux cadres en formation pour renforcer l’administration locale

Le Centre de Formation pour l’Administration Locale (CeFAL) a tenu, ce mardi 14 octobre 2025, sa cérémonie de rentrée solennelle, marquant la reprise des activités académiques après trois années de suspension. Cet événement consacre le lancement officiel de la première promotion de la formation diplômante complémentaire du Centre.
Créé par décret n°2011-886 du 30 décembre 2011 et régi par le décret n°2021-576 du 3 novembre 2021, le CeFAL a pour mission d’assurer la formation initiale, continue et diplômante des agents territoriaux, des élus locaux et des cadres de la société civile œuvrant dans le domaine de la gouvernance locale. Son objectif reste clair : renforcer les capacités techniques, administratives et managériales des acteurs du développement local pour consolider le processus de décentralisation au Bénin.
Des formations adaptées aux défis de la gouvernance locale
Le Directeur général du CeFAL, Christian KOUTHON, a indiqué que cette nouvelle formation diplômante complémentaire s’inscrit dans le cadre du Programme d’Action du Gouvernement (Pag) 2021-2026, notamment dans son volet « Amélioration de la gouvernance territoriale et de l’intercommunalité ». Elle constitue, selon lui, une étape décisive pour la professionnalisation des ressources humaines au service des collectivités territoriales.
La première promotion, ouverte pour l’année académique 2025-2026, regroupe des apprenants issus des deux premières promotions du Cycle B. Pendant un an, ils suivront un programme structuré autour de quatre filières : Administration Générale et Territoriale (Agt), Finances et Fiscalité Locales (Ffl), Planification et Développement Local (Pdl), et Maîtrise d’Ouvrage Communale (Moc). Ces modules visent à doter les participants de compétences modernes et adaptées aux réalités des administrations locales.
Le Directeur général a souligné l’importance de cette initiative pour pallier les insuffisances techniques et managériales observées depuis plusieurs années dans la mise en œuvre de la décentralisation. Il a rappelé que « la performance de l’administration locale dépend avant tout de la qualité de ses ressources humaines ». À cet effet, le CeFAL entend poursuivre ses efforts de formation et de perfectionnement des agents territoriaux.
Le directeur Kouthon a également salué la collaboration fructueuse entre le CeFAL et la Cellule de Suivi et de Contrôle de la Gestion des Communes, qui a permis, de 2023 à 2025, de former plus de 8 600 élus et responsables administratifs communaux sur des thématiques clés telles que la gestion des marchés publics, la planification communale, la mobilisation des ressources propres et la déontologie administrative.
Réponse stratégique aux défis de développement local
Pascal Idohou, Représentant le ministre de la Décentralisation et de la Gouvernance locale, a salué la reprise de cette formation diplômante, la qualifiant de « témoignage fort de la volonté du Gouvernement de renforcer durablement les capacités techniques et managériales des agents communaux ».
Il a rappelé que la création du CeFAL et la qualification des acteurs de la décentralisation constituent une réponse stratégique aux défis de développement local, face à des citoyens « de plus en plus exigeants sur la qualité du service public de proximité ». Selon lui, le Gouvernement, sous l’impulsion du Président Patrice Talon, a engagé une réforme structurelle du secteur, séparant désormais les fonctions politiques des fonctions administratives et techniques, afin d’instaurer une nouvelle culture de performance et de compétitivité.
Le représentant du ministre a aussi évoqué l’avancée du projet de construction des infrastructures du CeFAL à Allada, dont les travaux préparatoires sont en cours. Ce projet, a-t-il précisé, permettra de faire du Centre un pôle de référence régionale pour la formation et le renforcement des capacités dans le domaine de la décentralisation.
Pascal Idohou a exhorté les apprenants à faire preuve de discipline, d’assiduité et de rigueur tout au long de cette année académique : « L’éducation est l’arme la plus puissante pour changer le monde », a-t-il rappelé, citant Nelson Mandela, avant de déclarer officiellement lancée la formation diplômante de la première promotion du Cycle B.