Dix ans de décès de Mathieu Kérékou : Moïse Kérékou raconte les relations entre le Bénin et le Gabon

A la veille de la semaine de commémoration du dixième anniversaire de la disparition du président Mathieu Kérékou, un épisode méconnu de l’histoire bénino-gabonaise refait surface. Après la crise de 1977 et l’affaire Bob Denard, le président Kérékou aurait reçu du chef d’État gabonais Omar Bongo une mallette d’argent en signe de réconciliation. Fidèle à son sens du devoir et de la probité, Kérékou décida d’en faire un bien collectif : la construction d’un marché à Cotonou, symbole de dignité retrouvée pour les commerçantes béninoises expulsées du Gabon.
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Alors que nous allons rentrer demain dans la semaine de commémoration des 10 ans de décès du President KEREKOU, je m’en vais vous raconter un fait dont peu de béninois sont au courant. Ça tombe bien puisqu’on a fermé la page de la crise sur les réseaux sociaux entre le Bénin et le Gabon. Cette histoire n’est pas pour raviver les tensions entre les peuples frères ou mettre l’huile sur le feu de la tension <sociale> mais plutôt pour restituer la vérité et montrer combien les relations s’étaient bien rétablies entre les Présidents KEREKOU et BONGO après l’histoire du mercenaire français Bob Denard.
Je ne pourrai pas situer exactement l’année, mais ça devait être entre la fin des années 70 et le début des années 80, le Président Bongo du Gabon a envoyé une importante malette d’argent au Président Kérékou en signe d’amitié et de fraternité, mais surtout pour se faire pardonner et solder le malheureux événement du 16 janvier 1977 dont nous connaissons tous l’implication du Gabon.
Cette malette a été transmise par deux émissaires du Président Kérékou en mission à Libreville dans le cadre du rétablissement des relations entre les deux États et pour plaider le retour au commerce des béninoises qui ont été arbitrairement renvoyées #du Gabon après les accusation du Bénin. Les deux émissaires étaient Feu Colonel François Kouyami et le Général Azonhiho (à confirmer pour le Général AZ). Les émissaires de retour ont naturellement fait le point en remettant le cadeau du Président Bongo à son homologue et frère le Président Kérékou. Ce dernier aurait déclaré à la vue de la nature du cadeau et du contenu de la malette : < C’est quoi ça ! Il (Bongo bien entendu) pense pouvoir nous corrompre alors qu’il chasse nos soeurs (béninoises) des marchés chez lui… Elles ne peuvent plus faire le commerce et comment vont-elles se nourrir et entrenir leur famille ! Dans ce cas alors, cet argent va servir pour leur construire un marché à Cotonou, ainsi elles pourront décider si elles veulent retourner ou rester chez elles (au Bénin). Allez verser cela au trésor et dites au Ministre des Finances de prendre les dispositions qui s’imposent >.
Le majestueux immeuble blanc à deux étages érigés en plein coeur du marché Dantokpa en est la suite. On peut dire que c’est l’argent de Bongo ou des gabonais qui a permis sa construction, ou encore que c’est l’argent de Kérékou, puisque cette malette était un cadeau personnel du Président Bongo. Un marché était-il déjà à Dantokpa avant l’érection de l’immeuble ? Je ne saurais le dire ! L’immeuble blanc autour duquel le marché a connu une extension est-il le point de départ de ce qu’est devenu plus tard le marché international de Dantokpa ? Je ne saurais le dire aussi. Il faut peut être interroger les anciens. Le plus important ici c’est de retenir combien l’homme du 26 Octobre 1972, le Président KEREKOU, Paix à son âme, aimait tellement son peuple au point d’avoir tout sacrifié pour la paix et le bien-être de chaque citoyen.