Enquêtes criminelles : un fichier automatisé d’empreintes opérationnel au Bénin

La cour de la Direction générale de la Police républicaine a abrité, mardi 30 septembre, la cérémonie officielle de mise en exploitation du Fichier automatisé des empreintes digitales et palmaires (AFIS). Ce système moderne d’identification en matière criminelle marque une étape décisive dans la lutte contre l’insécurité.
Un outil de pointe pour élucider les enquêtes
Le lancement de l’AFIS a été couplé avec l’inauguration des locaux rénovés du service de la police technique et scientifique. Le Directeur général de la Police républicaine, Brice Allowanou, a retracé le processus ayant conduit à cette avancée, notamment à travers le programme régional Système d’information policière d’Afrique de l’Ouest (Sipao).
Selon lui, ce fichier biométrique permet désormais, à partir de simples traces ou indices relevés sur les scènes de crime, d’identifier plus rapidement les auteurs potentiels et de résoudre des affaires jusque-là difficiles. Il a salué l’engagement du gouvernement, l’appui de l’Union européenne ainsi que l’expertise mobilisée par Interpol et ses partenaires.
Des partenaires internationaux mobilisés
Au nom d’Interpol, Mark Branchflower a remercié le Garde des sceaux, Yvon Detchenou, et le DGPR pour leur détermination en faveur de la justice. Il a souligné qu’avec l’AFIS, les enquêteurs disposent désormais d’une base de données criminelles moderne pour renforcer la qualité des preuves devant les tribunaux.
L’ambassadeur Amadou Diongue, représentant résident de la CEDEAO au Bénin, a insisté sur la dimension régionale de l’outil, le qualifiant « d’innovation technologique et de vision commune ». Selon lui, il s’agit d’un pas important vers une sous-région « plus sûre et solidaire ».
De son côté, Faure Rémy, représentant de l’Union européenne, a rappelé que l’UE est le principal bailleur du projet, mis en œuvre avec l’appui technique d’Interpol, Civipol et Thales. Il a évoqué les premiers résultats : plus de 12 000 fiches décadactylaires déjà numérisées et des formations continues pour garantir la pérennité du système. « L’AFIS n’est pas seulement un outil de police, mais un instrument au service de la justice », a-t-il martelé, appelant à l’adoption de textes législatifs pour encadrer son utilisation.
Une avancée sécuritaire majeure pour le Bénin
Un cas pratique de reconnaissance d’empreintes digitales a été présenté au siège de l’Agence des systèmes d’information et du numérique (Asin), démontrant l’efficacité du dispositif. À travers cette innovation, le Bénin rejoint désormais le cercle restreint des pays de la sous-région dotés d’un système automatisé d’identification criminelle.
Pour les autorités et partenaires présents, l’AFIS représente un saut qualitatif dans les méthodes d’enquête, renforçant la confiance entre les citoyens et les institutions et plaçant le pays à l’avant-garde de la modernisation de la sécurité publique en Afrique de l’Ouest.