Gouvernance locale : le préfet Codjia face aux contradictions de Toffo, arbitrage ou manœuvre ?

A Toffo, la vie communale est devenue un champ de manœuvres politiques où la neutralité administrative semble vaciller. A quelques mois des élections générales de janvier 2026, les décisions du préfet de l’Atlantique, Jean Claude Codjia, créent un climat de confusion.
Une affaire de commissions qui vire à la crise
L’affaire aurait pu rester une simple formalité : remplacer des conseillers du Bloc Républicain (BR), démissionnaires au profit de l’Union Progressiste le Renouveau (UP-R), dans les commissions permanentes du conseil communal. Le BR, par la voix de son président Abdoulaye Bio Tchané, a désigné de nouveaux représentants, conformément aux réformes du système partisan.
Le 16 juillet 2025, le préfet Codjia validait cette démarche et demandait même à la maire Bibiane Amadazè Soglo de convoquer une session pour officialiser la décision. « J’ai l’honneur de vous transmettre la lettre citée en référence relative à la désignation des sieurs Cocou Pascal Anagonou et Ruffin Houénoukpo Makpenon … Tout en saluant cette désignation, je vous demande de bien vouloir convoquer pour le jeudi 24 juillet 2025 à 10 heures une session du conseil communal en vue d’en informer les conseillers communaux. ». Mais le 11 août, volte-face : l’autorité préfectorale suspend l’arrêté portant désignation, invoquant un « vice de procédure ».
Une neutralité remise en cause
Difficile de ne pas y voir une contradiction troublante. Comment expliquer qu’un acte jugé conforme un mois plus tôt devienne soudainement entaché d’irrégularité ? A Toffo, cette attitude est perçue comme un double langage alors même que le préfet est censé arbitrer. Dans un contexte où les querelles partisanes minent déjà la commune, l’intervention de Codjia brouille encore plus les lignes. Pour certains observateurs, il cherche à maintenir un fragile équilibre entre camps rivaux de la mouvance présidentielle. Pour d’autres, il joue une carte personnelle, quitte à fragiliser la cohésion communale.
Cette cacophonie pose une question plus large : à l’approche d’échéances électorales cruciales, l’administration déconcentrée peut-elle rester au-dessus de la mêlée politique ?
A quatre mois du scrutin, alors que les électeurs attendent stabilité et clarté, Toffo donne l’image inverse : celle d’une commune paralysée par des calculs politiciens.