Crise à la mairie de Toffo : Bibiane Adamazè Soglo dénonce une cabale politique

Les dissensions au sein du conseil communal prennent de l’ampleur, mais l’édile affirme agir dans le strict respect des textes et des réformes nationales. « On ne peut pas parler de disgrâce. C’est un acharnement qui ne date pas d’hier. Depuis mon élection en 2020, certains espéraient le fauteuil de maire et n’ont jamais accepté la décision du parti », rappelle-t-elle.
A Toffo, commune du département de l’Atlantique, la vie politique locale est secouée par une motion de défiance adressée au préfet par quinze conseillers sur vingt-cinq. Les signataires accusent la maire, Bibiane Adamazè Soglo, de « gestion solitaire » et d’« abus d’autorité ». Une accusation que l’édile rejette fermement, estimant qu’il s’agit d’un conflit ancien nourri par des ambitions personnelles et un refus d’accepter les réformes. « Aujourd’hui, toutes les décisions passent par un conseil de supervision de sept membres. Ce n’est plus le maire seul qui dirige », explique-t-elle, saluant « une belle réforme ».
« On ne peut pas parler de disgrâce. C’est un acharnement qui ne date pas d’aujourd’hui. Depuis mon élection en 2020, certains espéraient le fauteuil de maire et n’ont jamais accepté la décision du parti », explique Bibiane Adamazè Soglo. Selon elle, la récente réorganisation des commissions permanentes, qui a mis le feu aux poudres, est une application directe des décisions du parti Bloc Républicain, et aux réformes de la décentralisation.
Depuis avril 2022, les maires ne sont plus seuls à piloter l’administration communale. Un conseil de supervision de sept membres, incluant le maire, ses deux adjoints et les présidents de commissions permanentes, adopte toutes les décisions stratégiques avant leur mise en œuvre. « Il ne s’agit pas de décisions personnelles. Je ne fais qu’appliquer les instructions de mon parti et les textes en vigueur », insiste l’édile.
Les dissidents, dont Gérald Kougnitondé, estiment au contraire que cette réorganisation a été imposée « sans l’avis du conseil » et « en dehors des procédures ». Mais la maire souligne que les conseillers concernés ont eux-mêmes quitté le parti en janvier 2025 : « Quand vous quittez le parti qui vous a fait élire, vous laissez les postes que vous occupiez. C’est le principe même du système partisan. »
Pour Bibiane Adamazè Soglo, l’enjeu dépasse les querelles locales. Elle rappelle que les réformes engagées par le président Patrice Talon visent à assainir la gouvernance communale et à garantir que les décisions soient prises dans un cadre légal et collectif. « Toffo est indivisible. Nous devons avancer ensemble et non céder aux divisions qui freinent notre développement », martèle-t-elle.
Alors que la fin de la mandature approche, la maire reste déterminée à mener son mandat à terme dans le respect des lois et du système partisan. La balle est désormais dans le camp du préfet, appelé à décider de la suite à donner à cette motion de défiance.