Supposée détournement au ministère de l’Eau et de l’Énergie : le rapport d’audit du Haut-Commissariat contre la corruption

Supposée détournement au ministère de l’Eau et de l’Énergie : le rapport d’audit du Haut-Commissariat contre la corruption

L’audit des projets d’eau et d’énergie réalisés à Parakou de 2016 à 2025 écarte toute malversation financière. En revanche, des faiblesses administratives ont été relevées, avec des recommandations pour plus d’efficacité.

Le Haut-Commissariat à la prévention de la corruption lève les doutes

Au terme d’une mission de vérification des investissements réalisés dans les secteurs de l’eau et de l’énergie à Parakou, le Haut-Commissariat à la prévention de la corruption a rendu ses conclusions. Aucune preuve de détournement ou de malversation n’a été retenue contre les acteurs impliqués dans la gestion des fonds publics entre 2016 et 2025.

« Les allégations de détournement de fonds ont été rejetées par la commission », a affirmé Jacques Migan, Haut-commissaire à la prévention de la corruption, lors d’une conférence de presse tenue le 7 août 2025 à Cotonou.

Des investissements réels, des résultats concrets

Le rapport note des avancées significatives dans les deux secteurs. À Parakou, le réseau d’eau potable est passé de 445 km à 1141 km de conduite installée. La capacité de production est montée de 400 m³ à 2400 m³ par habitant. Côté électricité, le nombre d’abonnés a presque doublé, passant de 26 756 à 49 200. La production locale d’électricité a également été relancée.

Ces progrès ont été réalisés sans implication du programme MCA Bénin II, souligne le rapport, insistant sur l’usage conforme des fonds nationaux destinés à ces projets.

Mais des insuffisances dans la gestion

Même si aucun détournement n’a été constaté, l’audit révèle plusieurs insuffisances. D’abord, la définition des besoins inscrits dans les plans de passation de marchés publics manque de pertinence. Ensuite, le secrétariat permanent des marchés publics du ministère souffre d’un déficit de personnel qualifié. Enfin, l’instabilité des responsables à ce poste affecte la continuité administrative.

Le Haut-Commissaire déplore aussi la lourdeur des procédures à l’échelle locale, notamment les retards liés à l’ouverture des voies d’accès pour les chantiers.

Des recommandations

Face à ces failles, la commission recommande une réforme des procédures de passation des marchés publics pour plus de transparence et de rapidité. Elle propose également la création d’unités focales anti-corruption au sein du ministère de l’Eau et de l’Énergie, pour assurer une veille continue.

« Ces mesures visent à garantir que les bénéfices des projets atteignent effectivement les populations dans les meilleurs délais », a souligné Jacques Migan.

Un climat de tension politique en toile de fond

Cette mission a été déclenchée à la suite d’accusations portées le 21 juin 2025 par l’ancien ministre de l’Énergie, Paulin Akponna. Lors d’un meeting à Parakou, il avait dénoncé un « siphonnage » du budget national par des « aventuriers politiques aux ambitions démesurées ». L’ampleur de ses accusations avait conduit le Haut-Commissariat à diligenter un audit complet.

Malgré l’absence de preuves de détournement, cette affaire a mis en lumière l’importance de la transparence dans la gestion des fonds publics et la nécessité d’un renforcement de la gouvernance.

portailinfo

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