Détention de Hugues Comlan Sossoukpè : Réaction du collectif des avocats du journaliste béninois

Détention de Hugues Comlan Sossoukpè : Réaction du collectif des avocats du journaliste béninois

Le collège d’avocats en charge de la défense du journaliste béninois Hugues Comlan Sossoukpè monte au créneau. Dans un communiqué publié ce samedi 13 juillet 2025 à Paris, sept avocats des barreaux de Paris, de Seine-Saint-Denis et du Bénin expriment leur « plus vive préoccupation » face à la situation jugée préoccupante de leur client, actuellement détenu à la prison civile de Ouidah après son interpellation en Côte d’Ivoire et sa remise aux autorités béninoises.

Exilé au Togo depuis 2019 et titulaire d’un statut de réfugié reconnu par l’État togolais conformément à la Convention de Genève du 28 juillet 1951, Hugues Comlan Sossoukpè, journaliste et défenseur des droits humains, s’était rendu à Abidjan le 8 juillet à l’invitation officielle du ministère ivoirien de la Transition numérique pour participer à l’Ivoire Tech Forum.

Mais selon plusieurs sources médiatiques béninoises relayées sur les réseaux sociaux, il aurait été interpellé le 10 juillet par les autorités ivoiriennes, puis extradé au Bénin où il a été présenté au procureur spécial de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET), avant d’être écroué à Ouidah.

Des inquiétudes sur la régularité de la procédure

Dans leur communiqué, les avocats dénoncent un mutisme « total » des autorités béninoises et ivoiriennes sur les circonstances exactes de cette arrestation. Aucune communication officielle n’a, à ce jour, été faite sur les chefs d’inculpation ni sur la procédure engagée contre le journaliste, ce que le collectif considère comme « une atteinte grave aux principes de l’État de droit ».

Les conseils de M. Sossoukpè s’inquiètent également du non-respect de ses droits fondamentaux, notamment son droit à la protection internationale, à un procès équitable, et à l’assistance juridique. Ils affirment que cette arrestation viole « la Constitution béninoise du 11 décembre 1990 ainsi que les conventions internationales ratifiées par le Bénin et la Côte d’Ivoire ».

Appel à la responsabilité et à la transparence

Le collège d’avocats exige la communication immédiate d’informations officielles sur l’interpellation, la détention et les garanties procédurales dont bénéficie ou non leur client. Ils réclament également l’accès à leur client, à sa famille et aux organisations de défense des droits humains, et appellent à la mobilisation de l’opinion publique nationale et internationale.

Enfin, ils préviennent : « Toute interpellation opérée en violation du statut de protégé international […] constitue un abus dont les auteurs et complices devront répondre devant les juridictions compétentes, tant nationales qu’internationales. »

Signé par Me Dossou Adjacotan, Me Charlemagne Dagbédji, Me Elie Dovonou, Me Barnabé Gbago, Me Hervis Mikponhoué, Me Gameli Nouwadé et Me Maximin Pognon, ce communiqué marque un tournant judiciaire et politique dans une affaire qui pourrait prendre une dimension internationale si les autorités ne clarifient pas rapidement leur position.

portailinfo

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