Reclassement des admis au test d’octobre 2024 : Un collectif des AME interpelle le gouvernement

Le Collectif des Aspirants au Métier d’Enseignant (AME) admis au test du 5 octobre 2024 sort de son silence. Par une motion rendue publique, ces enseignants dénoncent le blocage administratif de leur processus de reclassement, pourtant conforme aux précédents établis et validé par les autorités compétentes.
Un parcours conforme, un traitement inégal
Depuis plusieurs années, les AME qui obtiennent un diplôme supérieur après leur premier test d’admission sont autorisés à recomposer afin d’être reclassés dans une catégorie professionnelle plus favorable. Ce fut le cas en 2021 et en 2022, où plusieurs enseignants ont pu bénéficier de ce mécanisme de promotion.
En 2024, pour la première fois, toutes les disciplines ont été prises en compte lors du test du 5 octobre, permettant à une nouvelle vague d’enseignants qualifiés de se présenter. Officiellement admis, ces derniers espéraient naturellement bénéficier du même traitement que leurs prédécesseurs. Ils ont, à cet effet, constitué une liste nationale regroupant tous les dossiers concernés.
Engagements ministériels… restés sans suite
Le collectif rappelle qu’une audience avait été accordée par le défunt ministre de l’Enseignement Secondaire, Technique et de la Formation Professionnelle, le 13 février 2025. Celui-ci avait reconnu la légitimité de leur demande et exigé un dossier complet, que les AME ont déposé une semaine plus tard, le 20 février, avec toutes les pièces requises : diplômes légalisés, attestations d’admission, demandes de reclassement…
Mais le décès soudain du ministre a interrompu le processus, laissant les démarches en suspens. Depuis, malgré plusieurs tentatives pour relancer le dossier auprès de la ministre actuelle — alors ministre intérimaire —, aucune suite concrète ne leur a été donnée. Même les relances adressées au Directeur Général de l’Enseignement Secondaire sont restées sans effet.
Une erreur d’interprétation administrative dénoncée
Le lundi 28 avril 2025, lors d’une nouvelle descente au ministère, les membres du collectif affirment avoir été informés que les reclassements étaient « suspendus ». Pire encore, ils auraient été assimilés à des enseignants n’ayant pas recomposé, ce qui, selon eux, est une erreur manifeste.
« Nous avons bel et bien recomposé et été admis officiellement au test du 5 octobre 2024. Les attestations de succès et les dates en font foi », insistent-ils.
Une revendication fondée sur l’équité et le droit
Le collectif fait valoir que son cas ne relève d’aucune irrégularité. Il estime que l’inaction actuelle constitue une injustice flagrante, et une rupture du principe d’égalité administrative. « Nous demandons simplement à bénéficier du même traitement que les collègues qui ont suivi ce parcours en 2021 et 2022 », précise la motion.
Pour ces enseignants, ce blocage administratif met à mal des carrières entières et compromet la motivation de ceux qui, au prix de lourds sacrifices, ont investi dans leur formation pour servir avec plus de compétence l’école béninoise.
Appel à l’intervention des autorités
Face à ce qu’ils qualifient de « situation injuste et discriminatoire », les AME concernés lancent un appel pressant au gouvernement, en particulier au ministère en charge de l’Enseignement secondaire, pour une diligence dans le traitement de leur dossier.
« Il est temps que justice nous soit rendue », conclut la motion, qui espère une réaction rapide des autorités afin de rétablir les droits de ces enseignants formés, engagés et officiellement admis à servir.
Par Fanelle SOTOMEY