RDC: le Sénat lève les immunités de l’ancien président Joseph Kabila

RDC: le Sénat lève les immunités de l’ancien président Joseph Kabila

En République démocratique du Congo, le Sénat a voté ce jeudi 22 mai dans la soirée, à une large majorité la levée des immunités de l’ancien président Joseph Kabila Kabangue, sénateur à vie depuis 2019, mais accusé par la justice militaire de complicité avec la rébellion de l’AFC/M23 qui a pris le contrôle de plusieurs zones de l’est du pays.

Cette levée de l’immunité de l’ancien président Joseph Kabila, ouvre la voie à des poursuites judiciaires sans précédent pour « haute trahison ». C’était à une écrasante majorité : 88 voix pour, 5 contre, 3 bulletins nuls et aucune abstention. Cette décision historique intervient à l’issue d’une plénière décisive convoquée à 14h00 au Palais du peuple, sur requête de l’Auditeur général près la Haute cour militaire. Il s’agit d’une étape clé dans une série de procédures judiciaires visant l’ex-chef de l’État, accusé par le gouvernement congolais de collusion avec le Rwanda dans l’agression de l’est du pays, via le groupe armé M23.

La convocation de cette plénière s’inscrit dans un climat de tension croissante autour de Joseph Kabila. Le 19 avril, son parti, le PPRD, a été suspendu pour « attitude ambiguë » face à la présence de troupes étrangères dans l’est. Ce gel des activités faisait suite à une visite controversée de Kabila à Goma, au Nord-Kivu, interprétée comme une provocation par Kinshasa. Quelques jours plus tard, le ministère de la Justice annonçait l’ouverture de poursuites pour « participation directe à l’agression menée par le Rwanda à travers le mouvement armé AFC/M23 ».

Des mesures de saisie ont été prises contre ses biens, tandis que plusieurs de ses proches faisaient l’objet de restrictions de déplacement. Déjà en février, le président Félix Tshisekedi avait désigné publiquement Joseph Kabila comme « véritable commanditaire » de la crise sécuritaire dans l’est, lors d’une déclaration depuis Berlin. La levée d’immunité adoptée ce 22 mai ouvre ainsi la voie à des poursuites inédites contre l’ancien homme fort de Kinshasa, dont le statut de sénateur à vie ne le protège plus face à la justice.

portailinfo

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