A la tribune de l’hémicycle : Les Démocrates dénoncent un parlement sous ordre

A la tribune de l’hémicycle : Les Démocrates dénoncent un parlement sous ordre

“Notre cri de cœur de ce jour n’est pas celui de l’opposition parlementaire, mais un rappel à la responsabilité collégiale de tous les députés de la 9ème législature à sauver ce qui peut l’être encore, car un parlement vassalisé, clochardisé ne peut pas préserver la démocratie, un parlement affaibli ne peut pas jouer son rôle de contre-pouvoir”, a déclaré à la tribune au parlement, Nourénou Atchadé, président du groupe parlementaire Les Démocrates (opposition parlementaire) le jeudi 5 décembre à Porto-Novo.

Selon le député Atchadé, le respect des droits des parlementaires est important pour garantir l’équilibre des pouvoirs. Mais ces principes basiques sont bafoués. “La mémoire collective des béninois retient que le parlement est sous ordre de l’exécutif. Comme si cela ne suffisait pas, c’est des cadres parlementaires de l’administration qui se donnent l’outrecuidance et l’indélicatesse de se jeter à bras raccourci sur les parlementaires de l’opposition pour leur faire la leçon, demander la censure de leurs propos tenus à l’hémicycle », a-t-il déclaré avant d’ajouter: Quelle horreur ? Est-il admissible qu’un prétendu porte-parole du président de l’Assemblée Nationale s’en prenne de maints moites à des élus qui ont pourtant agi suivant leurs prérogatives à l’hémicycle ? Où est l’amour entre collègues souhaité par vous ? N’est-ce pas la preuve de la haine agissante à l’encontre de l’opposition ?

Extrait de la déclaration

« Dans l’histoire de notre institution parlementaire, la 8ème législature reste une parenthèse accidentelle et douloureuse. Notre belle odyssée démocratique qui en avait subi le contre-coup garde malheureusement à ce jour des séquelles qui, visiblement inhibent nos pas et nous handicapent dans la dynamique constructive d’une démocratie moderne telle que rêvée par nos pères fondateurs à la Conférence des forces vives de la Nation de 1990. Il restera hélas une teigneuse tâche noire de notre parcours démocratique que la 8ème législature s’était évertuée à tristement banaliser, fragiliser, vassaliser et descendre de son piédestal l’Assemblée Nationale et par ricochet toutes les institutions de notre pays. A ce segment d’un triste passé, des noms sont liés et malheureusement ceux à qui le destin a donné une seconde chance peinent à se repentir.

Dans la nouvelle cordée de la reconstruction, la 9ème législature s’est légitimement vue investie de l’espoir de redorer limage pourfendue et désacralisée de notre Parlement. A travers notre miroir intérieur en tant que députés de la mandature en cours, que chacun se regarde et fasse l’examen de sa conscience.  Sommes-nous vraiment dans l’impératif de redonner aux béninois le parlement qu’ils méritent ? 

En effet, au regard de l’équilibre de l’assiette institutionnelle de notre pays, le parlement est un contre-pouvoir par nature et par essence.  Il n’est pas pensé pour être le prolongement pathologique d’un pouvoir exécutif ».

portailinfo

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