Levée des sanctions par la Cedeao : Une vision panafricaniste qui prime sur les intérêts individuels

Levée des sanctions par la Cedeao : Une vision panafricaniste qui prime sur les intérêts individuels

Les dirigeants passeront mais les peuples vont demeurer. « Que veulent les Maliens ? C’est d’accord ! Que veulent les Burkinabés ? C’est d’accord ! Que veulent les Nigériens ? C’est d’accord ! Pour que cette décision de séparer les peuples n’aille pas plus loin que l’intention ou la déclaration. S’il faut arriver à la division des peuples, alors là, non ». C’est au président Patrice Talon du Bénin qu’on peut emprunter ces mots pour caricaturer la portée de la décision de levée des sanctions contre le Niger, le Mali et le Burkina Faso.

Ces pays sanctionnés en raison de la rupture de l’ordre constitutionnel et de prise de pouvoir de force par les militaires peuvent pousser un ouf de soulagement. La Cedeao ferme contre ses principes malgré elles, pour maintenir le bloc communautaire. C’est un sursaut, et ceci devrait recevoir un écho favorable de la part des juntes au pouvoir au Niger, au Mali et Burkina Faso. Quelqu’un disait que la démocratie, c’est le respect des normes qu’on s’est fixées. Mais à circonstance exceptionnelle, mesure exceptionnelle.

« Ce qui est reproché aux uns et aux autres, les sanctions, tout ce qu’il se passe, est mineur par rapport à l’intérêt des peuples et à la communauté des peuples. C’est mineur. Il faut regarder, à un moment donné, ce qui est important et majeur, et laisser tomber ce qui n’est pas plus important que l’intérêt des peuples », avait indiqué le président Patrice Talon. Les institutions internationales et régionales se sont données comme mission de veiller au développement matériel, moral, psychologique et physique des gens, mais aussi de veiller également à leur bien-être relatif à la démocratie et aux libertés. C’est pareil aux Nations-Unies, à l’Union Africaine, à la Cedeao et à l’Uemoa. La balle est désormais dans le camp des nouveaux dirigeants du Niger, du Mali et du Burkina Faso. La décision de la Cedeao loin d’être une prime à la prise de pouvoir par force, s’inscrit dans cette vision d’unir les peuples, d’unir l’Afrique. Ailleurs, les autres ont franchi ce cap. L’Union européenne accomplie de grande choses, en raison de cette solidarité qui unie les peuples.  

Les chefs d’Etat de la Cedeao ont décidé de donner un sens à l’histoire de préserver cette unité sans laquelle aucun développement n’est possible. Ils n’ont pas regardé leur supériorité numérique 12 Etats, si éventuellement les départs des trois Etats du Sahel était effectif.  « Notre rôle, c’est de conduire le destin de la communauté globale de la Cedeao pendant un temps. Mais la volonté des peuples, c’est de s’intégrer. Il n’y a pas de conflit entre le peuple du Bénin et le peuple du Niger. Il n’y a pas de conflit entre le peuple du Bénin et les peuples du Burkina Faso ou du Mali. Et c’est vrai. Il n’y a aucun problème entre les peuples de la Cedeao ou de l’Uemoa. La Cedeao des peuples n’est pas en difficultés », avait insisté Patrice Talon lors de ses échanges avec des médias béninois, avant la tenue du sommet d’Abuja, consacré à la levée des sanctions.

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