Législatives 2026 : la Cena valide le dossier des Démocrates, un premier défi relevé avant une bataille décisive
La Commission électorale nationale autonome (Cena) a publié, ce 26 novembre 2025, la liste des partis politiques ayant satisfait aux exigences de complétude de leurs dossiers de candidature pour les législatives du 11 janvier 2026. Parmi les cinq formations retenues, une confirmation attire particulièrement l’attention : la validation du dossier du parti Les Démocrates (LD), principal parti d’opposition dirigé par l’ancien président Boni Yayi. Une étape franchie avec succès, mais qui ouvre surtout la voie à un défi politique majeur pour ses militants et dirigeants.
Un dossier validé, un signal politique fort
Sur les six partis ayant déposé leur candidature, seuls cinq ont été déclarés recevables : l’Union Progressiste le Renouveau (UP-R), le Bloc Républicain (BR), la Force Cauris pour un Bénin Émergent (FCBE), MOELE-Bénin, et Les Démocrates. Le parti Grande Solidarité Républicaine (GSR), quant à lui, a été recalé pour dossier incomplet.
Pour Les Démocrates, cette validation constitue bien plus qu’une simple formalité administrative. Depuis plusieurs mois, le parti fondé en 2021, devenu rapidement la locomotive de l’opposition, était scruté pour sa capacité à présenter un dossier conforme et solide dans un contexte politique marqué par des tensions récurrentes avec les institutions.
L’admission de leur liste marque donc une première victoire organisationnelle, confirmant que la formation de Boni Yayi a su surmonter les exigences techniques et administratives du Code électoral, souvent perçues comme de véritables tests de structuration interne pour les partis politiques.
Le défi des 20 % : l’épreuve décisive
Si le parti de Boni Yayi a franchi la première barrière, le plus difficile reste à venir : obtenir au moins 20 % des suffrages dans chacune des 24 circonscriptions électorales du pays, condition indispensable pour espérer obtenir des sièges à l’Assemblée nationale.
Pour une formation d’opposition qui fait face à deux blocs politiques installés au pouvoir depuis 2016 — l’UP-R et le BR — la bataille s’annonce rude. Le parti jouerait même, selon certains analystes, sa survie politique sur cette échéance, tant le seuil de 20 % constitue un barrage électoral exigeant dans un scrutin entièrement proportionnel.
Une opposition isolée mais déterminée
Les Démocrates se présentent par ailleurs dans une posture singulière : c’est le seul parti à n’avoir signé aucun accord de gouvernance ou de coopération politique avec les formations soutenant le pouvoir en place.
Cette isolation volontaire nourrit autant leur capital politique auprès d’une partie de l’opinion que leur vulnérabilité stratégique. D’un côté, le parti incarne une opposition sans compromis, sans alliance, sans partage de responsabilités, se positionnant comme l’unique alternative frontale au camp présidentiel. De l’autre, il devra compter uniquement sur ses propres forces, sa capacité de mobilisation nationale, et l’efficacité de ses structures locales.
Dans certaines circonscriptions considérées comme des bastions gouvernementaux, atteindre la barre des 20 % relèvera d’une offensive politique soutenue, où la notoriété de Boni Yayi, son réseau et son influence resteront des leviers déterminants.
Un contexte électoral sous surveillance
Les élections du 11 janvier 2026 interviennent dans un climat politique sensible, marqué par des débats sur la représentativité de l’opposition, les réformes électorales successives et le jeu des alliances.
La validation des candidatures ouvre maintenant la phase de l’étude de conformité par la CENA, avant la publication définitive des listes officielles. Pour Les Démocrates, chaque jour comptera désormais. Le parti devra à la fois mobiliser sa base, renforcer sa présence sur le terrain, et convaincre au-delà de ses cercles traditionnels.
Pour le camp de Boni Yayi, l’enjeu dépasse la simple participation : il s’agit de redevenir un acteur institutionnel, de retrouver un poids parlementaire et de rééquilibrer un paysage politique dominé depuis près d’une décennie par les blocs proches du pouvoir.

