Gaza : la Turquie émet des mandats d’arrêt pour “génocide” contre Netanyahu et des responsables israéliens

Gaza : la Turquie émet des mandats d’arrêt pour “génocide” contre Netanyahu et des responsables israéliens

Ankara franchit un nouveau cap diplomatique en accusant Israël de crimes contre l’humanité, une initiative qui accentue les tensions entre les deux pays.

Le parquet d’Istanbul a annoncé, vendredi 7 novembre 2025, l’émission de mandats d’arrêt internationaux visant 37 responsables politiques et militaires israéliens, dont le Premier ministre Benyamin Netanyahu, pour “génocide” et “crimes contre l’humanité” présumés commis à Gaza. Une décision inédite qui intervient dans un climat diplomatique déjà très tendu entre la Turquie et Israël, depuis le déclenchement de la guerre à Gaza en octobre 2023.

Selon le communiqué du parquet, les mandats concernent notamment le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, le chef d’état-major, Eyal Zamir, et le commandant de la marine, David Saar Salama. Le document précise que ces responsables sont poursuivis pour des « actes de génocide et crimes contre l’humanité perpétrés de manière systématique par l’État israélien à Gaza ».

Le parquet indique également avoir pris en compte dans son enquête les violences commises contre les passagers de la flottille humanitaire “Global Sumud”, interceptée par Israël en septembre 2025. Certains des humanitaires, expulsés ensuite vers la Turquie, auraient fait état de mauvais traitements.

Cette décision judiciaire s’inscrit dans la ligne politique adoptée par le président Recep Tayyip Erdogan, qui accuse depuis deux ans Israël de mener un “génocide” contre les Palestiniens. “Israël montre une attitude très médiocre depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu du 10 octobre”, avait-il encore déclaré en début de semaine.

Du côté d’Israël, la réaction ne s’est pas fait attendre. Le ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, a dénoncé “le dernier coup de publicité du tyran Erdogan”, ajoutant que “dans la Turquie d’Erdogan, la justice est un outil pour réduire au silence les opposants politiques”.

Bien que les mandats turcs n’aient aucune portée contraignante internationale sans l’appui d’Interpol ou d’autres juridictions, ils traduisent la volonté d’Ankara de s’imposer comme un acteur judiciaire et moral dans le conflit israélo-palestinien. Une démarche perçue par certains observateurs comme un acte politique fort, mais également comme une provocation susceptible d’isoler un peu plus la Turquie sur la scène diplomatique occidentale.

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