Café Médias Plus : La gestion de l’information en période électorale en débat

Café Médias Plus : La gestion de l’information en période électorale en débat

A quelques mois des élections générales de 2026, les professionnels des médias sont invités à faire preuve de responsabilité et d’éthique dans le traitement de l’information électorale. C’est l’essentiel du message porté lors de la rencontre thématique de Café Médias Plus, tenue le vendredi 17 octobre 2025 dans les locaux de Mindo Consultants, à Cotonou. Le thème de cette édition : « La gestion de l’information en période électorale ».

Un contexte électoral et médiatique en pleine mutation

Cette séance d’échanges a réuni plusieurs figures expérimentées du paysage médiatique national, dont Franck Kpochémè, ancien président de l’Union des Professionnels des Médias du Bénin (Upmb) et ex-conseiller à la Haac, Georges Otchéré, journaliste et ancien directeur des études et de la formation à la Cena (2014-2021), ainsi que Arimi Arimi Choubadé, journaliste et analyste des médias.

Franck Kpochémè a appelé la profession à une remise en cause profonde face aux nouveaux défis du processus électoral. « Celui qui a couvert les élections en 2016 et qui pense pouvoir le faire en 2026 avec les mêmes réflexes passera totalement à côté », a-t-il averti. Pour lui, l’environnement juridique, politique et technologique a profondément changé : réformes du système partisan, modification de la Constitution, nouveau code électoral et explosion du numérique.

Il a également insisté sur les risques juridiques liés à la diffusion d’informations sur internet. « Une publication journalistique partagée en ligne peut tomber sous le coup du code du numérique et non plus du code de l’information. Cela expose les journalistes à des détentions préventives ou à des poursuites ordinaires », a-t-il mis en garde.

Professionnalisme et rigueur

Arimi Choubadé a rappelé que les règles d’éthique journalistique demeurent les mêmes en période électorale comme en temps ordinaire. « On est journaliste ou on ne l’est pas. Ce n’est pas parce que nous sommes en période électorale qu’il faut inventer de nouvelles règles », a-t-il déclaré, invitant ses pairs à renforcer leurs pratiques de vérification des faits et à éviter les manipulations politiques.

Les précisions techniques de Georges Otchéré

De son côté, Georges Otchéré, journaliste et administrateur des élections, a apporté un éclairage sur le fonctionnement institutionnel du processus électoral. Il a notamment rappelé la différence entre le chronogramme de la Cena et le calendrier électoral, deux notions souvent confondues dans les médias. « Le chronogramme est un outil interne de planification. Le calendrier électoral, lui, concerne les activités où la CENA interagit avec les parties prenantes », a-t-il expliqué.

Otchéré a aussi souligné le rôle respectif des deux juridictions électorales, la Cour suprême et la Cour constitutionnelle, lors des élections générales de 2026 : « La Cour suprême se prononce sur la régularité des élections communales, tandis que la Cour constitutionnelle intervient en cas d’insincérité du vote. Cette nuance, le journaliste doit la connaître. »

Une presse responsable pour des élections apaisées

Les participants ont unanimement reconnu que le rôle des médias sera déterminant dans la réussite des élections de 2026. Ils ont recommandé une formation continue des journalistes sur le code électoral, la vérification de l’information et les implications du numérique.

En conclusion, Franck Kpochémè a rappelé que « notre plume et notre micro peuvent être des armes destructrices si nous oublions notre devoir de vérité ». Les intervenants ont salué l’initiative de Café Médias Plus qui, à travers ces échanges réguliers, contribue à renforcer la culture professionnelle et démocratique au sein de la presse béninoise.

Par Fanelle SOTOMEY

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