Présidentielle 2026 : Éric Houndété et Joël Godonou retirent leur recours contre le parti Les Démocrates

La Cour constitutionnelle a rendu publique, ce vendredi 10 octobre 2025, sa décision dans l’affaire opposant les députés Éric Camille Houndété et Joël Godonou à leur propre formation politique, Les Démocrates. Les deux parlementaires, qui contestaient ce qu’ils qualifiaient de « tendance du parti à les écarter de la candidature à l’élection présidentielle de 2026 », se sont finalement désistés de leur recours.
Une requête sur fond de désaccord interne
Saisie le 9 octobre 2025, la Cour constitutionnelle avait été appelée à statuer sur la recevabilité du recours introduit par les deux députés. Dans leur requête, les intéressés soutenaient que leur parti les empêchait injustement d’être candidats à la présidentielle de 2026, en invoquant leur statut de députés parrains. Selon eux, cette exclusion constituait une discrimination contraire à la Constitution, portant atteinte à leurs droits politiques et à l’égalité d’accès aux fonctions publiques.
Les deux parlementaires affirmaient que la loi électorale, notamment dans sa version modifiée par la loi n°2024-13, ne contient aucune disposition interdisant à un député de s’auto-parrainer. Ils s’appuyaient sur le principe juridique « Ubi lex non distinguit, nec nos distinguere debemus », selon lequel, là où la loi ne distingue pas, il n’appartient pas à l’interprète de distinguer. Autrement dit, pour Houndété et Godonou, le silence du texte législatif sur l’auto-parrainage devait être interprété comme une possibilité, et non comme une interdiction.
Les requérants citaient en appui plusieurs précédents, notamment la candidature de Mariam Chabi Talata en 2021, alors députée, qui s’était auto-parrainée sans que cela ne suscite d’objection. Ils rappelaient également qu’au cours d’une réunion entre la CENA et les parlementaires, le directeur général des élections aurait reconnu la validité d’un tel parrainage.
Selon leur argumentaire, le parrainage n’est pas une fin en soi, mais un mécanisme de filtrage pour garantir la représentativité des duos présidentiels. Ils soutenaient que leur qualité d’élus leur confère une légitimité démocratique suffisante pour être candidats et parrains à la fois, au nom du principe de liberté politique garanti par la Constitution.
Un désistement qui met fin à la procédure
Toutefois, à peine vingt-quatre heures après l’introduction de leur requête, les deux députés ont adressé à la Cour constitutionnelle une lettre de désistement, enregistrée le 10 octobre 2025. Le parti Les Démocrates, quant à lui, n’a formulé aucune observation sur le dossier.
Dans sa décision, la Cour, présidée par le professeur Cossi Dorothée Sossa, a pris acte de ce désistement et ordonné la radiation du recours du rôle. Elle a précisé que la requête introduite par les députés relevait d’un contentieux subjectif, c’est-à-dire d’une démarche visant à défendre un intérêt personnel, et non un enjeu constitutionnel d’intérêt général. Dans un tel cas, le désistement est recevable à tout moment de la procédure.
Ainsi, la haute juridiction a clos le dossier sans se prononcer sur le fond du litige. La décision sera notifiée aux requérants, au président du parti Les Démocrates et publiée au Journal officiel.