Togo : Des mandats d’arrêt lancés contre les membres du M66

Togo : Des mandats d’arrêt lancés contre les membres du M66

Le gouvernement togolais a annoncé, mercredi 9 juillet 2025, le lancement de mandats d’arrêt internationaux contre plusieurs membres de la société civile soupçonnés d’être à l’origine des récentes manifestations contre le régime du président Faure Gnassingbé. Dans le viseur des autorités : le Mouvement du 6 juin (M66).

Lors d’une conférence de presse tenue à Lomé, le ministre de la Sécurité, le colonel Calixte Madjoulba, a affirmé la détermination des autorités à poursuivre les instigateurs des mobilisations de juin. « Nous irons jusqu’au bout ! », a-t-il lancé, évoquant des appels à la protestation lancés depuis l’étranger. Le gouvernement estime que ces appels visent à « déstabiliser la sous-région » et menace de retrouver les auteurs « où qu’ils se trouvent ».

Le M66 dans le collimateur des autorités

Bien que non cité nommément, le Mouvement du 6 juin (M66), composé de quatre membres et basé à l’étranger, est clairement visé. Le groupe tire son nom de la date d’anniversaire du président Faure Gnassingbé et milite ouvertement pour sa démission. Les autorités togolaises s’appuient sur des contenus publiés sur les réseaux sociaux pour désigner le mouvement comme responsable des manifestations des 6, 26, 27 et 28 juin, violemment réprimées. Le bilan officiel fait état de cinq morts, contre sept selon les organisations de la société civile.

À la tribune, le ministre de l’Enseignement technique, Isaac Tchiakpé, a fustigé l’influence des réseaux sociaux. Selon lui, ils représentent une « menace pour l’État de droit », citant Barack Obama pour justifier la position du gouvernement : « Les réseaux sociaux amplifient les pires instincts de l’humanité. »

Un bras de fer qui s’intensifie

Parmi les membres du M66, le chanteur togolais Zaga Bambo, aujourd’hui installé en France, a confirmé son appartenance au groupe. Contacté par des médias internationaux, il s’est dit « indifférent » à l’annonce des mandats d’arrêt et maintient la ligne du mouvement. « Nous continuerons notre combat », a-t-il déclaré.

Le M66 appelle d’ailleurs à de nouvelles manifestations les 16 et 17 juillet, à l’occasion des élections municipales prévues dans le pays. Face à la détermination affichée par le gouvernement, le bras de fer avec cette frange de la diaspora togolaise semble loin d’être terminé.

Par Fanelle SOTOMEY

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