Gazoduc de l’Afrique de l’Ouest : un amendement aux fortes implications pour les États dont le Bénin

Gazoduc de l’Afrique de l’Ouest : un amendement aux fortes implications pour les États dont le Bénin

Infrastructure énergétique majeure de l’espace ouest-africain, le Gazoduc de l’Afrique de l’Ouest (West African Gas Pipeline – WAGP) occupe une place stratégique dans l’approvisionnement en gaz naturel du Bénin, du Ghana, du Nigéria et du Togo. Initié à la suite du traité intergouvernemental signé en janvier 2003, le projet a reposé, dès son lancement, sur un cadre juridique et fiscal harmonisé, consacré par la loi n°2004-022 du 15 décembre 2004 dans les États parties. Plus de vingt ans après, l’évolution du contexte impose aujourd’hui une révision de ce dispositif, aux implications notables pour les États, en particulier pour le Bénin.

L’amendement de la loi relative au régime juridique et fiscal du gazoduc répond d’abord à des transformations opérationnelles majeures. L’ouverture d’une seconde entrée de gaz à Takoradi, au Ghana, ainsi que l’augmentation du nombre de chargeurs, ont modifié l’équilibre initial du projet. Dans le même temps, les difficultés financières de la West African Gas Pipeline Company (WAPCo), société gestionnaire de l’infrastructure, ont révélé les limites du régime fiscal en vigueur, réduisant sa capacité à investir et à entretenir durablement le réseau.

Pour les États, cet amendement vise à garantir une gouvernance plus équitable du projet et à en renforcer la viabilité économique. Pour le Bénin, fortement dépendant des importations de gaz pour la production d’électricité, l’enjeu est stratégique. Un cadre juridique et fiscal adapté est susceptible de sécuriser l’approvisionnement énergétique, de limiter les ruptures de service et de stabiliser les coûts de production de l’électricité, avec un impact direct sur l’économie nationale et le pouvoir d’achat des ménages.

Sur le plan économique, la réforme ambitionne de créer un environnement plus attractif pour les investissements, condition indispensable à la modernisation et à l’extension du gazoduc. Socialement, l’amélioration de l’accès à une énergie plus fiable et plus abordable contribue au bien-être des populations et au développement industriel. Sur le plan environnemental, le recours accru au gaz naturel constitue, pour le Bénin et les autres États parties, une alternative plus propre aux combustibles lourds, en cohérence avec les engagements climatiques.

Cet amendement renforce la coopération régionale en harmonisant davantage les cadres juridiques et fiscaux des pays membres. Pour le Bénin, il s’agit non seulement d’un ajustement technique, mais d’un levier stratégique pour consolider sa sécurité énergétique et son intégration régionale.

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