Colonisation en Cisjordanie : quatorze pays condamnent, Israël rejette les critiques
Un nouveau front diplomatique s’est ouvert autour de la politique de colonisation israélienne en Cisjordanie. Mercredi soir, quatorze pays, parmi lesquels la France, le Royaume-Uni, le Canada et le Japon, ont fermement condamné l’approbation récente par Israël de nouvelles colonies juives dans ce territoire palestinien occupé. Dans une déclaration conjointe, ils ont exhorté le gouvernement israélien à revenir sur cette décision et à « cesser l’expansion des colonies ».
Cette prise de position internationale intervient quelques jours après l’annonce par les autorités israéliennes de l’approbation de 19 nouvelles colonies en Cisjordanie. Cette décision porte à 69 le nombre total d’implantations ayant obtenu un feu vert officiel au cours des trois dernières années, marquant une accélération significative de la politique de colonisation.
Pour les pays signataires, cette dynamique constitue une violation du droit international et compromet davantage les perspectives d’une solution négociée au conflit israélo-palestinien. Ils estiment que l’expansion continue des colonies fragilise la solution à deux États et alimente les tensions sur le terrain, dans un contexte régional déjà extrêmement instable.
Israël a cependant rejeté sans ambiguïté cet appel. Dans la nuit de mercredi à jeudi, le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, a vivement réagi sur le réseau social X. « Des gouvernements étrangers ne vont pas restreindre le droit des Juifs à vivre en terre d’Israël, et tout appel en ce sens est moralement répréhensible », a-t-il déclaré, affirmant la position ferme de son pays face aux critiques internationales.
La Cisjordanie, occupée par Israël depuis 1967, est au cœur de profondes divergences diplomatiques. La majorité de la communauté internationale considère les colonies israéliennes comme illégales au regard du droit international, une qualification que rejette Israël, invoquant des arguments historiques, religieux et sécuritaires.
Cette nouvelle condamnation collective illustre l’élargissement du fossé entre Israël et plusieurs de ses partenaires traditionnels sur la question de la colonisation. Elle intervient alors que les violences persistent sur le terrain et que les initiatives diplomatiques peinent à relancer un processus de paix durable.
Alors que les appels internationaux à un gel des colonies se multiplient, la réponse israélienne confirme une ligne politique assumée, laissant présager la poursuite des tensions diplomatiques autour de la Cisjordanie dans les mois à venir.

