Candide Azannaï placé sous mandat de dépôt : Son avocat revient sur le déroulement de l’audience
A l’issue d’une audience nocturne devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet), le président du parti Restaurer l’Espoir (RE), Candide Azannaï, a été placé sous mandat de dépôt. Son avocat, Me Rodrigue Davakan, est revenu sur le déroulement de l’audience, la portée de la décision rendue et les perspectives de la procédure judiciaire.
L’audience tenue à la Criet, tard dans la nuit, n’aura pas permis à Candide Azannaï de recouvrer sa liberté. Le juge des libertés et de la détention a ordonné son placement sous mandat de dépôt, une décision vivement contestée par la défense. Son avocat, Me Rodrigue Davakan, a tenu à clarifier la nature de cette étape procédurale, insistant sur le fait que le fond de l’affaire n’a pas encore été examiné.
« Aujourd’hui, nous sommes passés par-devant une formation chargée d’étudier la question de liberté, de détention. Donc, cette formation n’est pas saisie des faits », a expliqué Me Davakan. Selon lui, l’audience avait pour seul objet de déterminer si, dans l’attente de la suite de la procédure, son client devait rester libre ou être placé en détention. « Il est question de savoir si, pour la suite de la procédure, il y a lieu que la personne qui a été inculpée soit en liberté ou non. C’est la question-là qui a été tranchée », a-t-il précisé.
Une décision contestée par la défense
La formation judiciaire a estimé qu’un mandat de dépôt s’imposait, une position que la défense dit avoir combattue sans succès. « La formation a considéré, malheureusement, qu’un mandat de dépôt était opportun, ce contre quoi nous avons naturellement protesté. Mais en vain », a déclaré l’avocat, ajoutant toutefois que la bataille judiciaire ne faisait que commencer : « Le combat continue, en ce qui nous concerne. »
Interrogé sur les faits reprochés à son client, Me Davakan est resté prudent, évoquant les qualifications pénales retenues à ce stade, sans entrer dans les détails du dossier. « Sans qu’il soit nécessaire d’entrer dans les spécifications, c’est qu’il résulte du dossier que M. Azannaï serait poursuivi pour des faits prétendus de provocation à la rébellion et de complot contre la sûreté de l’État. Nous attendons d’en savoir davantage », a-t-il indiqué.
Silence sur un éventuel lien avec la tentative de putsch
Questionné sur un éventuel lien entre cette procédure et les événements du 7 décembre, date à laquelle une tentative de coup d’État aurait été déjouée, l’avocat a soigneusement évité toute affirmation. « Vous poserez la question au procureur spécial, il sera ravi de vous répondre », a-t-il lancé. Relancé sur l’absence de débats autour des infractions lors de l’audience, Me Davakan a maintenu sa position : « Je m’en tiens à ce que, nous n’avons pas parlé des faits, nous avons parlé de liberté, de détention. »
Une instruction à venir
S’agissant de la suite de la procédure, l’avocat a expliqué que le placement sous mandat de dépôt ouvrait désormais la phase d’instruction. « Après cette séance où un mandat de dépôt a été délivré, M. Azannaï et les personnes qui sont concernées par la procédure seront sans doute invitées par les magistrats instructeurs », a-t-il affirmé. Cette étape permettra, selon lui, d’examiner en profondeur le dossier.
A l’issue de l’instruction, plusieurs issues restent possibles. « Les personnes concernées pourraient soit être envoyées en jugement, ou alors les juges se rendront compte de la vacuité du dossier et considérer qu’il n’y a pas lieu d’aller plus loin », a soutenu Me Davakan, laissant entendre que la défense entend démontrer l’absence de fondement solide aux poursuites.
Quant aux délais de la procédure, l’incertitude demeure. « Bien malin qui saurait le dire aujourd’hui », a reconnu l’avocat, interrogé sur la durée probable de l’instruction.
Un prévenu serein, selon son conseil
Sur l’état d’esprit de son client après l’annonce du mandat de dépôt, Me Rodrigue Davakan a dressé le portrait d’un homme calme et déterminé. « Monsieur Azannaï est un homme serein, stoïque et égal à lui-même. Il est très combatif et, moralement, il est en état », a-t-il confié.
Alors que la procédure judiciaire entre dans une phase décisive, le dossier Candide Azannaï continue de susciter une vive attention, tant sur le plan politique que judiciaire, dans un contexte national marqué par une forte sensibilité autour des questions de sécurité et de stabilité institutionnelle.

