Après 7 ans d’abolition : Le Burkina Faso rétablit la peine de mort

Après 7 ans d’abolition : Le Burkina Faso rétablit la peine de mort

Ouagadougou — Lors du Conseil des ministres tenu ce jeudi 4 décembre 2025 au palais présidentiel, le Burkina Faso a annoncé l’adoption d’un projet de nouveau code pénal prévoyant le rétablissement de la peine de mort pour certaines infractions graves. Parmi celles-ci figurent la « haute trahison », les actes de « terrorisme » et les actes d’« espionnage ».

Un retour 7 ans après l’abolition

La peine capitale avait été abolie en 2018, dans le cadre d’un précédent code pénal adopté sous le régime civil. Mais aujourd’hui, le gouvernement de transition — dirigé par le capitaine Ibrahim Traoré — a choisi de faire machine arrière, invoquant la recrudescence des menaces sécuritaires et le besoin d’armer la justice contre des crimes jugés « très graves ».

Pour le ministre de la Justice, Edasso Rodrigue Bayala, cette mesure constitue une « innovation majeure », destinée à aligner la justice sur ce qu’il décrit comme les « profondes aspirations du peuple burkinabè ».

Réactions et inquiétudes

L’annonce provoque une onde de choc à l’échelle nationale et internationale. Plusieurs organisations de défense des droits humains, dont Amnesty International, dénoncent un « recul grave » en matière de droits de l’homme. Elles rappellent que la peine de mort constitue un châtiment « cruel, inhumain et irréversible », et qu’elle n’a pas démontré son efficacité dissuasive.

Ces critiques interviennent dans un contexte déjà marqué par des tensions, notamment des restrictions à la liberté de la presse et des inquiétudes croissantes sur l’état des droits civils dans le pays.

Vers une adoption en bonne et due forme — ou un flou juridique persistant

Le projet de loi adopté en Conseil des ministres doit encore être examiné et validé par l’Assemblée législative de transition, puis éventuellement soumis à un contrôle juridictionnel avant d’entrer en vigueur. En attendant, la perspective d’un retour effectif de la peine de mort suscite l’inquiétude d’une partie de la population, des défenseurs des droits humains et d’observateurs internationaux.

Cette décision marque un tournant majeur dans l’histoire pénale du Burkina Faso. Elle pose des questions fondamentales sur l’équilibre entre sécurité, justice, droits fondamentaux et valeurs universelles — un débat qui s’annonce âpre et crucial dans les jours à venir.

portailinfo

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